Arts scéniques et vieilles dentelles

Arts en stocks

posté le 07-02-2011 à 21:22:22

De la musique et des paroles à faire !

De la musique et des paroles à faire !

 

Stereo nous a envoyé quelques une de ses petites compositions et il cherche des paroles à mettre dessus, donc :

 

AU TRAVAIL BANDE DE FEIGNASSES ! OK ?

 

Vous m'envoyez vos écrits et lui fera son marché sur le blog, moi, personnellement je ne prendrai que 25 %, c'est assez raisonnable pour la profession !

 

 

 txutxu instru

 

 off-line

 

 online-shoot

 

 Other-riffhifi-restored

 

soulspace

 

transparent

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1. kristel10  le 07-02-2011 à 21:27:30  (site)

ke vous zete VULGAIREEEEEEEEEEEEE ....

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posté le 05-02-2011 à 17:53:18

Somewhere

Somewhere
 

 

somewhere

 

 


Je vous préviens, je trouve Sofia Coppola d’une étrange beauté et son « Lost in translation » d’il y a déjà 8 ans m’avait définitivement réincarné dans la peau de Bill Murray trompant l’ennui de la sublime Scarlett Johansson, dans une chambre d’hôtel de Tokyo. Je reconnais impartialement qu’il y a bien plus mauvais rôle.

Les premières images de Somewhere, répétitions incessantes du vroum-vroum d’une Ferrari noire sur un circuit, auraient pu m’ennuyer si la caméra de cette fille à papa ne savait pas m’intriguer et me surprendre.
Ce film est l’histoire de Johnny Marco (Stephen Dorff, un Tom Cruise jeune et plus viril, au côté bad-boy barbe de cinq jours de James Dean), un acteur squattant la suite n° 59, du mythique Château Marmont, luxueux hôtel de L-A sur les hauteurs de B-H.
Les mâles jaloux, au petit esprit vengeur, lui trouveront l’air ahuri d’un écureuil mal réveillé, trop vite descendu de son arbre, la queue interrogative.

Adepte du « cigarettes, whisky et petites pépées », notre jeune, riche et beau, s’ennuie au gré de ses flâneries dans la mythique ville des anges.
Rien n’y fait, ni les gogos-danseuses se dénudant en live, au pied de son lit, ni la bouteille du mythique Pétrus sur sa table de chevet, ni les filles qui, au seul claquement de ses doigts, se glissent dans ses draps.
Il s’ennuie quelque part, j’en connais d’autres qui ne s’ennuieraient pas.

Mais une vie d’acteur comporte quand même quelques ennuis et obligations, devoir en même temps s’occuper occasionnellement de sa fille Cléo, née d’un premier mariage raté, et de la promotion de son film en Italie.
Que de tracas mon beau Johnny !

Le père découvre alors cette jeune ado de 12 ans, il serait temps ! Cléo, plus mature que son âge et surtout que son père, lui fait prendre conscience que la vraie vie serait peut être autre chose. La toute jeune actrice Elle Fanning est splendide, c’est sûr et certain, nous la reverrons plus grande à l’écran, sans le moindre ennui.
Notre bel insouciant oisif va-t-il se mettre à philosopher ?
Tant et si bien que Johnny Marco fuit L-A, « on the road again » et là, coup de théâtre, il abandonne en pleine country, la somptueuse Ferrari noire, marchant alors vers un autre destin.
Quel gâchis ! faut vraiment s’ennuyer quelque part !

A la sortie du film, une dame qui s’était ennuyée, me demandait si j’avais perçu le message, sûrement plus que subliminal, laissé par ce film, quelque part. Si en plus, pour chaque film, faut trouver une énigme, quel ennui !
La caméra de Sofia est douce, flâneuse, s’attarde sur les temps morts de la vie, est-elle autobiographique ?
Elle se plaît à filmer cette solitude de luxe dans les somptueux palaces dans ces grandes villes sans âme. Le beau portrait de cette Cléo est-il une résurgence de ses plus vieux souvenirs de petite fille trimballée au gré des tumultes de la vie de son célèbre papa ?
Les rugissements pré-orgasmiques du cheval noir cabré à la mécanique huilée, de la mythique écurie d’Enzo, font-ils inéluctablement frémir les plus belles ? Vroum… vroum !
Un message d’espoir délivré aux vieux, moches et pauvres, avec des caisses pourries, mais qui, eux, ne s’ennuient pas ?
Y-aura-t-il une suite pour connaître la destinée de la belle abandonnée, je parle de la voiture ?
Chacun trouvera, quelque part, propres réponses à ses questions, sans gros ennui.

Si la belle et étrange Sofia m’invite un jour dans la suite n° 59 du mythique Château Marmont de L-A, sur les hauteurs de B-H, croyez-moi, je vous promets de ne pas m’ennuyer.
Je dégusterai avec un plaisir infini cette bouteille du mythique Pétrus, restée sur la table de chevet.
Y’a quand même toujours moyen de tuer l’ennui, quelque part, sorry, somewhere !

Mythique-Mi-raisin.

P.-S. : j’espère ne pas vous avoir trop ennuyés.
 


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posté le 05-02-2011 à 17:35:03

Nous les héros

Nous les héros

 

 

nous les héros

 

 

Par une froide soirée d’hiver, quand l’horoscope de Radio-Trankil vous prédit, si tout va bien, une vie sentimentale proche de la Bérésina, quand vous vous enlisez dans une histoire qui finit mal avant même d’avoir bien commencée, oseriez-vous aller voir jouer la dernière de la pièce de Lagarce, « Nous, les héros » dont l’histoire se passe en Europe centrale ?

Du Kafka ? Oui, forcément, le metteur en scène Michel Belletante de Théâtre et Compagnie (Rhône-Alpes) l’explique en présentation de la pièce.
Je le cite dans les questions qui nous sont posées :

« Comment vivre ensemble ? »
« Comment vivre ensemble ou séparés ? »
« Quelles sont les règles du jeu qui font que l’on ne peut vivre seul ? »
« Comment s’échapper de la famille ? »
« Comment y rester sans mourir à soi-même ? »
« Solitaires ou solidaires ? »


La vie de groupe, la vie quoi !

Les réponses nous sont apportées dans l’histoire de cette troupe de théâtre qui erre de village en village, dont les dix comédiens nous livrent leurs interrogations, leurs rêves, leurs utopies, le tout dans le burlesque et l’ironie, égayés de chants russes, grecs, bulgares, yiddish. Ces forains déménagent dans un décor qu’ils se créent, juste en emportant leurs valises de questions à chaque coin de la scène, nous y transportant dans un rythme enlevé et gai.

La rencontre avec le théâtre reste toujours une belle histoire d’amour, faut cogiter avant, pendant et après, avec l’impression de ne pas toujours avoir tout compris mais d’avoir au moins essayé.
Pour un soir, au moins, Lagarce m’aura fait oublier l’autre.

Jean-Luc Lagarce est décédé prématurément en 1995 à l’âge de 38 ans, homme de théâtre, surdoué de sa génération, il laisse une œuvre gigantesque, un style que bien des metteurs en scène sauront et aimeront faire revivre pour notre plus grand plaisir.

A ce propos, le théâtre populaire, un de nos plus grands patrimoines, survit en province, hors des circuits de la grande ville, grâce à des associations de bénévoles passionnés qui, chaque année, font leur marché en Avignon. Leur but est également de le promouvoir dès le plus jeune âge, en milieu scolaire, de l’école au lycée. Il a besoin de son public, principal soutien à ses troupes et à leur travail colossal, mais aussi des intermittents du spectacle.

 

OldDream

 

OldDream m'a envoyé le texte ci-sessus avec ce commentaire que je partage totalement. 

Quand, par bonheur, tu as la chance de partager un bout d'après spectacle avec ces comédiens, des grands qui ne se la pètent pas, tu as l'agréable sensation de faire partie de ces z'héros, ces petits encore émerveillés de pouvoir ouvrir les yeux en grand.   

 


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posté le 02-02-2011 à 11:34:46

Un autre monde…

 

Un autre monde…

Celui de vlaOTEchose ?

 

maq 1


maq2

 

 

maq 3

 

 

Maq 4

 

 

 

vlaOTEchose

 

 

 


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1. dilettante  le 03-02-2011 à 10:17:05

J'ai pris mon téléphone et voilà la réponse :

http://www.youtube.com/watch?v=-mdyFdgUNfI

Ouais, facile, facile ....

2. Francoisee  le 03-02-2011 à 10:57:12

Ah en effet, c'est déjà un peu plus parlant ton monde !

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posté le 01-02-2011 à 21:43:56

Mes images

Mes photos habituelles sont toutes comme ça le flou n'est pas où il faut. Et encore ! là c'est sans filtre ! et je n'ai pas bougé !

 

 

flou

 

Je m'explique ! l'intérêt n'était pas les crânes des ploucs devant moi... mais bien ses seins que la fille montrait au fond.

 

 

Le bougé c'est plutot ça !

 

 

bougé

 

C'est le nouvel an chinois avec les dragons et tout et tout, le soir, vu de haut... 

sans filtre aussi... mais avec un chat sur les genoux qui faisait ses griffes !

vlaOTEchose

 

 

 

 


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1. Francoisee  le 01-02-2011 à 21:50:40

Baaaa ou je n'ai pas bien compris tes explications, mais ce sont bien les crânes des ploucs qui sont en vedette ?? En effet, tu as un style différent, y a pas photo comme on dit.. En tt cas merci d'avoir posté sur ce blog.

2. Klimty  le 02-02-2011 à 11:42:36

Je ne verrai plus le nouvel an chinois de la même façon, merci !

3. Miaouuuu  le 02-02-2011 à 12:13:54

Faut à mon avis, Françoise, que tu te concentres sur le crâne du plouc brun et alors tu liras sa pensée:
"Bon, tu nous les montres tes nichons?"
Pour le bougé, peut être que la miss sourit quand le minet sauta.
Vrai que le Jipé est plus terre à terre et moins effet minet.

4. Francoisee  le 03-02-2011 à 10:55:00

Je ne sais pas qui est Miaouuuuu mais merci pour tous ces éclaircissements rireeeeeeee

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posté le 01-02-2011 à 20:43:30

Tricot

Il est étonnant de voir ce que sont capables les femmes pour faire plaisir à leur petit animal domestique !

 

 

 

 

 


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posté le 30-01-2011 à 20:44:07

Été en Île-de-France

 

Été en Île-de-France

 

J'ai un petit sujet pour colorer cette grisaille hivernale, quelques photos prises en été, qui ont comme liens les contrastes de couleurs et de lumières.


Cette série peut s'appeler : Eté en Ile de France.

Jipé

 

Pour mieux voir, en cliquant sur les photos, elles apparaissent en grand format.

 

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1. vlaOTEchose  le 30-01-2011 à 21:05:33

Belles images.
Mais quand même, quelques remarques.
1) sur la technique : je ne suis pas vraiment chaud sur les effets de filtre sur 2 images.
2) Sur la géographie : l'ïle-de-France !! ce que j'en ai vu, c'était que béton, goudron et bagnoles en folie.
3) Sur la qualité générale : ça commence à me gonfler ces gens qui font des photos plus belles que les miennes !

2. Francoisee  le 30-01-2011 à 21:19:42

Ahhh ben VlaOtchose, faut élargir tes promenades en Ile de France !!!! Moi j'ai vu exactement ça pas très loin de chez moi, et pourtant je suis proche de l'aéroport d'Orly.
En tout cas, vraiment magnifiques les photos de Jipé !!! J'espère qu'il nous en postera d'autres. hein Jipé ??Clin doeil1

3. OldDream  le 01-02-2011 à 14:56:53

1) La photo a toute sa place sur ce blog Jipé au même titre que la musique en général et la guitare en particulier. Merci donc d'avoir osé!

2)Tes photos me rappellent de vieux et bons souvenirs de mon exil en Beauce. Ces ciels d'orage l'été et les ondulations du vent dans les blés, les couleurs très contrastées. Pas très loin du village proustien de Combray, ni de Rognes de la Terre de Zola, manque plus que la majestueuse cathédrale de Chartres chère à Péguy, se détachant au loin.

3)En technique , je n'y connais rien, sais seulement que certains philtres font plus d'effet que d'autres. Par contre, veux bien voir les photos de VlaOTEchose, pour comparer.smiley_id117194

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posté le 26-01-2011 à 21:03:57

Comment de Lucky Luke à John Fante tout est lié ?

Comment de Lucky Luke à John Fante tout est lié ?

[Tied & True (sur la musique des Detroit Cobras)]

 

 


 

 
Énormément de rage. Voila ce que je ressentais enfant. Il y a des choses qui m'aidaient à m'évader, à m'oublier.
Notamment la lecture. J'ai commencé par la bande dessinée. Lucky Luke. Voila un homme qui savait règler ses problèmes à grands coups de flingue et en gardant toujours son calme, une non-chalance, rien ne le touchait.
 
http://images.flu.fr/passions/photo/2353531235/litterature/luckyluke-1-1424498047.gif
 
Très vite, j'ai retrouvé mes modèles dans tout type de BD. Même celles qui n'étaient pas de mon âge. Mon père avait des Metal Hurlant aux toilettes. Je les dévorais.
(Oui, je suis du genre à bloquer les toilettes pour finir ma BD).
 
http://images.flu.fr/passions/photo/2353531235/litterature/metalhurlant10_17112007_003102-1-14244992ce.jpg
 
Vers l'âge de 16 ans, je connaissais donc déjà tout des Humanoïdes Associés et donc de Bukowski dont on parlait souvent dans cette revue. Puisque c'est les humanos qui avaient édité Bukowski pour la première fois en France (Mémoires d'un vieux dégueulasse, Premier titre du journal d'un...).
 
Un jour où je n'avais probablement plus de nouvelles BD à lire, j'ai commencé à fouiller dans la bibliothèque de ma mère. Je me suis constitué un vrai trésor de guerre. Je sortais les livres un par un, et je me faisais une pile de ce que je voulais lire :
- Le grand et le petit Albert
- Mémoire d'un vieux dégueulasse de Bukowski (quelle gueule sur la couverture ! Quel résumé sulfureux au dos ! Sexe, femmes, alcool, lose)
- Des recueils de poèmes de Rimbaud, Verlaine et Baudelaire
- L'intégrale de Boris Vian
- Hell's Angels de Hunter S. Thompson
 
http://images.flu.fr/passions/photo/2353531235/litterature/851017830_l-1-14245004e2.jpghttp://images.flu.fr/passions/photo/2353531235/litterature/angels-hunter-thompson-1424502481.jpg
 
Pour suivre l'article, il vous suffit d'aller lire la suite sur vultureculture le blog de mesca :
 
Mesca
 


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1. OldDream  le 29-01-2011 à 08:16:31

Bravo, bel article bien pondu , bien conclu, oui tout est lié.
La référence aux Petit et Grand Albert, réservés aux initiés, m'a fait sourire, du mal à te voir en Harry Potter.
La référence au "sulfureux"(du temps où il y'en avait encore...) Bukowski me fait rebondir sur le film de Ferreri des années 80 , "Conte de la folie ordinaire" adapté des Contes du même nom. Constatons au passage que ces films, à grand bruit à l'époque, tels "Le dernier tango à Paris" de Bertolucci ou "La grande bouffe" encore de Ferreri, ne déclencheraient guère de nos jours de grosses tempêtes dans les bénitiers.
Finalement, ces libres penseurs marginalisés étaient des précurseurs.
Buko, comme tu l'appelles, disait:
"La chose importante est la chose évidente que personne ne dit."

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posté le 25-01-2011 à 16:07:11

Stationnement

Stationnement

 

 

stationnement

 

Juste une question : 

Où met-on le ticket du parcmètre ?

 

 


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1. Chambreur  le 26-01-2011 à 08:24:43

Le comble serait qu'il tombe sur un surveillant un peu chameau.

2. Mertseger  le 01-02-2011 à 07:40:19

Je peux avoir le même en rouge ?

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posté le 24-01-2011 à 21:02:29

David Seymour (Chim)

David Seymour (Chim)

 

Chim

 

 

Une dame Belge amie qui passait par là nous a envoyé ce lien pour une exposition bruxelloise de cet illustrissime photographe.


Un autre ami nous a conseillé d'en profiter pour boire une Chimay. Mais c'est comme bien des choses, il ne faut pas en abuser.

 


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1. vlaOTEchose  le 25-01-2011 à 16:00:03

Ah ! le côté photogénique de la Chimay ! on en parle pas assez !

2. Francoisee  le 25-01-2011 à 20:48:09

A qui doit-on cet article svp ?

3. Chambreur  le 26-01-2011 à 08:19:24

Justement, Françoise, je pensais qu'il était de toi.Je sais, suis trop chimayrique.Rire

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posté le 24-01-2011 à 20:37:23

Julien Gracq

Julien Gracq

 

Gracq

 

La langue française sublimée, la syntaxe parfaite, la précision des qualificatifs, l’art de la métaphore, la beauté des paysages révélée, la poésie du texte…

Certains et particulièrement des hommes y trouvent un style trop précieux (gnagnagna), mais non lisez donc, comme dans les temps anciens, à mi-voix et la phrase glissera dans votre palais comme un merveilleux plaisir des sens. Dans les quatre romans suivants, le ou les personnages principaux sont des hommes dont le destin se révèle au cours du roman et les femmes apparaissent en second plan mais ce sont elles qui font saillir la profondeur du destin à ces hommes.

 

_____________

 

 

Gracq livres

 

– Au château d’Argol (1938) : le premier roman de Julien Gracq, qualifié de surréaliste. Les lieux et les espaces sont là pour accentuer le drame de la fascination entre deux hommes et une femme.


– Le rivage des Syrtes (1951) : roman qui obtint le prix Goncourt, mais Louis Poirier le refusa !

Aldo, à la suite d’un chagrin d’amour, demande une affectation lointaine au gouvernement d’Orsenna. C’est une longue marche de deux ennemis imaginaires et héréditaires.

 

– Un beau ténébreux (1945) : sur fond de vacances d’une bourgeoisie qui s’ennuie dans la dérive du temps, l’arrivée d’Allan va bouleverser cette petite famille et scellait le destin de tous les personnages du roman.


– Un balcon en forêt (1958) : roman plus réaliste sur la drôle de guerre où l’aspirant Grange a pour mission d’arrêter les blindés allemands sur le front de la Meuse. Son destin en poche, Grange va découvrir la nature, le temps de cette dernière, et l’amour.

 

_____________

 

Vous trouverez sur le site des Editions Corti l’ensemble de l’oeuvre de Gracq qui ne se limite pas loin de là à ces quatre romans, mais aussi des critiques et des entretiens avec cet auteur.

 

Dilettante

 

Pour poursuivre la connaissance de Gracq, voici des lieux à visiter et à lire.

Sortilèges de l'écriture, Terra, Julien Gracq ou le sentiment de la merveille, Julien Gracq, la promesse et l'attente, Célébrations nationales 2010.

 


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1. serges-  le 25-01-2011 à 15:55:00

Je sais bien que tu n'aimes pas l'exercice mais le résultat en vaut la peine ! non ?

2. Chambreur  le 26-01-2011 à 08:13:34

Neigeait-il sur la Canebière le 24/01/2011 à 19h37.23?
Espérons prochaines calamités météorologiques pour le plus grand plaisir du blog!

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posté le 24-01-2011 à 19:06:54

Lorsque la langue devient langage

Lorsque la langue devient langage

 

 

T1

T2

 

 

T3

 

Le texte se prète-il à l'image ou est-ce l'inverse ? Quelle importance quand ils s'imbriquent. Cela étant, je me suis longtemps heurtée aux peintres de mes amis et connaissances, avec cette idée que traces et signes revenaient au langage. Certains défendent la thèse d'une inutilité à relier mots et couleurs. Même moi j'en conviens quelques fois. Quelle est l'intention dans l'acte de laisser une trace ? Qu'elle soit picturale, écrite, cinématographique… Un lien direct à l'existence ? A la réalité ? Palpable ? Matérialisable ? Sans imposer en plus, le caractère esthétique dans la balance. Ni, encore moins, les contingences matérialistes.

Quand on s'interesse à la vie des peintres de notre histoire, on se rend compte que nos contemporains créateurs (et je ne parle volontairement pas d'artistes) sont bien malmenés. Isolés. Dans leur acte de création. Echanger, partager, "brainstormer", tordre, déformer, influer, s'imprégner, s'immerger et entendre, dire, rebondir, répondre, s'impliquer, s'indigner (c'est tendance !), autant de liens qui n'existent plus ou peu. Les fameuses correspondances de Gauguin, Baudelaire, Mozart et les autres… nous enseignent et renseignent parfois plus l' oeuvre elle-même. Je me souviens d'une de ces lectures où Gauguin dont la peinture ne me fait pas vraiment frissonner (ce n'est pas un choix mais un constat personnel) disait à peu près cela : « Je sais que le choix de mes couleurs dérange et contrarie l'Académie. Mais je pressens que ces choix audacieux donneront aux peintres des générations futures, la totale et entière liberté de peindre… » Liberté ! Langue et langage ! Quelle beauté de la pensée. Et si c'était la voie ? Le sens ?

Quelques fois en descendant à l'atelier, j'ai une intention claire. D'autres c'est plus confus. Comme une necessité inexplicable. Ca se brouille rapidement quand les gestes rituels s'ordonnent. Préparer des couleurs, choisir un format, un outil, autant d'actes qui dégagent de l'obsession de la réussite et de l'enjeu. Il me semble que c'est pareil lorsqu'on écrit. Poser le cadre, placer le décor, se lancer. Reprendre, raturer, retirer, soustraire. Et puis y revenir encore.

Lorsque j'ai peint ce triptyque, je suis descendue déterminée. L'intention était évidente. Le choix des couleurs instinctif. De l'outil aussi. Un cadeau d'anniversaire. Comprendre ? Je crois que quelques fois c'est superflu. Mais choisir une langue pour exprimer, ça semble universel.

 

Zoe-Vie

 
 


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1. Francoisee  le 28-01-2011 à 08:57:53

Décidément , pour ma part, j'aime beaucoup tes oeuvres. Moi, en tout cas, cela me parle !

2. harfang  le 03-02-2011 à 16:20:14  (site)

c'est juste bô

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posté le 24-01-2011 à 18:56:14

Khalie

Khalie

l'oie de Françoise

 

 

khalie

 

 

Je vous présente Khalie, oie de Guinée, achetée il y a trois ans, sur une brocante (et oui !).

Elle était dans une cage à oiseaux, le bord des ailes en triste état, à force de vouloir s'ébattre.

Quand je l'ai lachée dans notre jardin, elle était toute déboussolée, ne connaissait pas l'herbe ni le blé.

Elle a fait ami-ami avec mon molosse de chien, au point de lui piquer sa peluche.

Et voici le résultat, elle couve… la peluche !

Françoise

 

 


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1. Chambreur  le 26-01-2011 à 08:25:57

Elle a l'air d'avoir bon caractère, elle !smiley_id118878

2. Francoisee  le 27-01-2011 à 10:45:29

C'est qui encore ?

3. snuff  le 10-02-2011 à 09:00:49

bravo francoise d avoir sortie cette oie d une cage qu elle gachie

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posté le 18-01-2011 à 09:49:11

Indignez-vous !

Indignez-vous !
 

indignez-vous

 

L’événement de la fin d’année 2010 est incontestablement ce petit livre-manifeste, message d’espoir de Stéphane Hessel, 93 ans, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948…

A peine 15 pages de clarté, de lucidité, d’intelligence, de conviction, suffisent au contrepoids d’un plus médiatique Goncourt, misanthrope et pessimiste.
Ce best-seller « Indignez-vous ! » se lit, se relit, achetez-le, offrez-le pour 3 € !

Je cite les titres :
« Le motif de la résistance, c’est l’indignation. »
« L’indifférence : la pire des attitudes. »
« La non-violence, le chemin que nous devrons apprendre à suivre. »
« Pour une insurrection pacifique »

Son chapitre « Mon indignation à propos de la Palestine », crée, hélas, récente polémique.

En conclusion de cet appel aux jeunes à s’indigner :

« CREER, C’EST RESISTER.
RESISTER, C’EST CREER »


Un lien parmi tant d’autres :
http://www.france24.com/fr/20101125-indignez-vous-stephane-hessel-100-000-exemplaires-vendus-indigene-editions

N.B : pour connaître les éditions « Indigène » et la nouvelle collection « Ceux qui marchent contre le vent », expression empruntée aux Omahas, peuple indien d’Amérique du Nord :
http://indigene-editions.blogspot.com/2010/10/indignez-vous-par-stephane-hessel.html

 

OldDream

 


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1. zoe-vie  le 28-01-2011 à 17:19:45

je ne le trouve pas ce fichu bouquin...tu me l'envoies? rire

2. harfang  le 03-02-2011 à 16:19:15  (site)

il est dans toutes les bonnes bibliothèques Rire

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posté le 17-01-2011 à 19:24:51

Souvenirs d’odeurs et de parfums d’enfance !

Souvenirs d’odeurs et de parfums d’enfance !
 

printemps

 


La maison de là-bas était toujours pleine de monde !
La première image qui revient à ma mémoire de cette enfance délicieuse est celle de cette boule de cristal au bas de l’escalier ciré qui sentait bon l’encaustique. Chaque fois que le soleil traversait cet espace de jeux sans fin et de rires bruyants, la boule éclatait de mille pierres précieuses. Un long couloir au rez-de-chaussée, damier géant qui donnait cette impression d’interminable, accueillait notre pétillante énergie d’alors. Le jardin y était magique, les cachettes inatteignables et les herbes toujours hautes et abondantes. Tout de cette maison d’enfance était fête à chaque instant !

Et puis arrivait la saison du tilleul. Alors, Tati Justine, petite pomme fripée aux joues toujours douces et rondes, sortait son drap le plus épais, odeur de propre et blanc immaculé, et me disait solennellement :
— Viens, c’est le moment !
Nous sortions de la cour en faisant crisser les petits cailloux et là, sur le chemin, elle choisissait le plus bel arbre, étendait soigneusement le drap d’un blanc éclatant dans le soleil matinal de juin. J’aimais la regarder faire avec lenteur, d’un geste sûr et solennel, me remplissant ainsi les yeux d’elle sans avoir conscience alors que tout cela ferait si fort partie de moi tout au long de mon propre chemin !
Cueillir la fleur odorante sans rien abîmer.
Doucement je voyais ce drap devenir cueillette. Délicatement, les fleurs tourbillonnaient sur le blanc épais, comme s’envolent les pissenlits au vent, laissant une impression laiteuse et dorée, délicate et subtile.
Quand elle estimait qu’assez elle avait cueilli, elle repliait simplement et précieusement le drap, en partageait une partie avec moi, me lançait un regard confiant et satisfait, rempli d’un sourire généreux.
Nous grimpions ainsi jusqu’au grenier, autre nid de trésors colorés et puis sur les feuilles de journal par avance ordonnées, elle déliait largement le fruit de sa récolte en comptant les poignées odorantes mais juste avant, avant, elle ouvrait étroitement le drap et me disait
« Respire la douceur !!!!!!!!!!!!!!!! »

 

Zoe-Vie

 


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1. OldDream  le 25-01-2011 à 09:07:21

Je te reconnais l'art de savoir
Je te reconnais l'art de savoir
occuper l'espace, du moins celui de l'expression et une pédagogie à aimer poser des questions à travers tes interrogations.
Ton titre aurait toute sa place sur notre forum si nous n'avions encore cette prétention et fausse pudeur de croire que nous avons vécu des événements plus originaux que ceux des autres.
Si je n'avais pas su parler de mes grands-mères à mes enfants, auraient-ils su me faire plaisir à aimer me parler des leurs. Aurais-je su saisir ce bonheur merveilleux de recomposer ces chansons ataviques de gestes lents, sûrs , rassurants, avec ma petite fille.
Ton tableau au vert tilleul fait penser au Petit Poucet qui,pour retrouver son chemin,éparpillait ses cailloux blancs.
Notre peur de nous perdre dans un monde à l'abandon se rassure de ces vieux repères repaires, les souvenirs d'odeurs et de parfum d'enfance.

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posté le 17-01-2011 à 19:19:57

Parfum de vie

Parfum de vie

 

 

instant de vie

 

 

 

Comme elle avait reposé l’entier de son corps, le sommeil la quitta avant l’aube ce jour-là !
Elle aimait ces réveils décalés, qui lui donnaient de vivre autre chose, alors que la plupart des gens autour, étaient occupés à leur nuit encore !
Elle se fit légère pour traverser la maison endormie. Et, geste rituel, déplia le filtre à café lentement, plongea son nez dans l’arôme en se disant que ce café matinal ressemblait plus à une habitude qu’à une envie réelle. Puis, dans la normale continuité de ses gestes à présent devenus quotidiens, elle alluma sa lucarne, espace d’ouverture au monde qui la contentait et la maintenait dans cet état de surprise permanent. Le virtuel décidément lui procurait, aussi paradoxal que ça puisse être, la certitude d’un jour neuf, différent de celui de la veille, et la rassurait sur sa capacité d’émerveillement qu’elle tenait à garder intacte.
Elle réalisait aussi de manière immédiate que cette bécane devait fonctionner à la perfection parce que, sans qu’elle ne s’en rende compte vraiment, ce lien lui était devenu tout simplement indispensable.
Elle se connecta donc rapidement et comme à son habitude, entra dans son salon… sa room… son espace !
Peu de monde à cette heure de la nuit : des gens de l’autre bout de la planète, cherchant à s’appuyer sur une langue familière, quelques insomniaques, de rares travailleurs nocturnes qui ici laissaient passer les heures en attendant de se coucher enfin, et puis, des purs décalés noctambules, ceux qui au fond l’attiraient là à cette heure, décalés résolus à ne plus jamais recoller au monde !
Elle laissa défiler la liste des connectés. Un pseudo retint son attention sur le champ, « Instants de vie ». Sans hésitation aucune, parfaitement aguérie au jeu du tchat, elle entra sans frapper dans son pv, en lâchant simplement ces mots… « Bonjour, magnifique pseudo »
Elle n’avait aucun doute sur le masculin du pseudo… et à la seule lecture de ses premières tirades, elle sut que le voyage serait exaltant.
Grisée par cette nouvelle rencontre, elle se défonça à la joute verbale jusqu’à ce que le jour gris de ce mercredi ordinaire la contraigne à revenir dans l’espace réel de sa vie.
Elle s’apprêtait à débrancher… avec cette invitation masquée de ne pas perdre le fil de cet instant de vie. Il comprit et lui lâcha un numéro de téléphone in extrémis, avant qu’elle ne quitte la lucarne bleue. Elle savait par avance, qu’une fois sa tâche accomplie, elle appelerait ce parfait inconnu parce que les mots de cet homme avait une couleur particulière et qu’elle en voulait retrouver l’essence au plus vite !
De retour dans son lit, dégagée de toute entrave, excitée et palpitante, elle appela !
Il avait attendu avec impatience, aiguisé lui aussi à ce jeu devenu désormais familier. Leur joute pouvait se poursuivre joyeusement… n’ayant comme seul support que la voix à ce moment-là. Des choses essentielles ? Qu’ont-ils partagé à cet instant ? La vie, la leur… avec tout son ballet de tristesses et d’enchantements mêlés… deux vies opposées et pourtant tellement imbriquées. Elle se disait qu’à ce moment précis, rien ne les séparait même si d’emblée, absolument rien ne pouvait les rapprocher. Une chose peut-être… leur soif d’un ailleurs différent. Sa voix, se dit-elle sans surprise, porte si parfaitement ses mots.
Qui était cet autre, qui, si bien et si clairement, énonçait sa soif d’en finir, d’arrêter la vie, et son insuffisant courage à se jeter sous une rame de métro quelconque et ainsi se fondre dans l’oubli de la vie.
Ses nuits étaient devenues toutes semblables, errant dans ce cybermonde, sans quête particulière, attendant simplement que la vie, sa vie s’éteigne enfin !
Il habitait dans un de ces trous de souris parisiens, au cœur de la ville, recoin de cour où jamais le soleil ne pénètre et où il faut être entraîné pour savoir répérer les beaux jours à quelque clarté inattendue. Il vivait là, perdu dans la foule et content d’être cet anonyme. Esprit brillant, trop sans doute pour supporter l’imperfection du monde et la sienne propre. Il se détestait, se trouvait laid et sale, lâche et sans saveur et disait se dégouter chaque jour un peu plus. Jeune et grand pourtant, soignant son look quoiqu’il en dise. Il ne cessait de répéter qu’il était mort et elle ne savait dire pourquoi tant et tant, elle sentait la vie à l’autre bout. Peut-être au fond, était-ce parce qu’il lui faisait prendre conscience que trop souvent, elle s’ennuyait. Il avait cette vertu involontaire de remplir son espace temps et de combler de manière immédiate son ennui. Et puis, elle était fascinée par la pureté de son discours, totalement dénué d’interets secondaires, épuré de l’accessoire et du futil, du peu important et du paraître aussi. Oui, elle avait ce sentiment qu’ils allaient à l’essentiel et ça la comblait. Il l’avait d’ailleurs lui-même résumé très bien… en disant « tu es tellement vraie » traduisant par là-même le sentiment proche qu’elle éprouvait à son contact.
Il s’en suivit alors des nuits sans sommeil pour elle… pendant lesquelles il la faisait osciller à son gré et selon son humeur ou son degré d’alcoolémie, entre sa présence excessive et ses sauts d’humeur aux accents terribles tantôt, enjoués à d’autres heures.
Un jour, alors qu’une nouvelle nuit alcoolisée l’avait entrainée dans ses profonds délires, qu’elle lisait avec délice… le dial se terminant la plupart du temps dans son lit, épuisés par l’écriture tous deux, mais n’ayant aucun désir de se quitter, elle, tentant de se reposer un peu avant une nouvelle journée de travail, lui, dans la continuité de son propre épuisement, un jour donc, il lâcha des mots qu’elle crut irréparables, tant ils étaient puissants et déchirants. « Crève ! » a – t-elle simplement entendu hurler dans son combiné et puis plus rien… un long silence simplement !
Si lourd de sens, ce seul mot crié comme un dernier râle de desespoir ou d’espoir au contraire, largement consenti par lui… Avait-il parlé de lui ? D’elle ? D’eux ?
Elle allait se retirer du jeu, se disant qu’elle s’abîmerait au contact de cet homme bien plus qu’elle ne grandirait. Mais c’était sans compter les nuits d’ivresse et les matins sombres qu’il connaissait. Il est revenu vite, s’excusant dix mille fois… n’ayant qu’un seul souci et une peur permanente, envahissante, obsédante… celle de decevoir !
Sans doute n’aura-t-il jamais idée de ce qui l’attirait tant chez lui… Elle souhaitait simplement cet entier de vie au visage de mort annoncée, cet entier de lui pour ce qu’il avait de langage vrai. Elle se disait que c’était pour elle une vraie chance de l’avoir de si près cotoyé dans ses errances douloureuses. Chance oui parce que là était tout ce qu’elle avait si soif de vivre : éprouver dans son corps tout entier l’expression totale de ses pensées, et les partager de la manière la plus pure et nue qui soit. Et cet homme l’y aidait si bien ! Qui était donc cet écorché vif, ainsi échoué… qui disait que rien de son enfance ne pouvait expliquer son état…, que toujours il avait eu cette idée obsédante d’en finir avant la vie… et qui s’obstinait résolument à ne pas voir ses propres blessures, se laissant couler dans le néant.
Tellement touchant il était, tellement attachant aussi… en larmes certaines fois, éclatant de rire à d’autres moments. Lui, disait « mort » à chaque détour de phrase et, elle sentait tellement la « vie » en lui, qu’il réprimait et étouffait.

Elle est arrivée à Paris au cœur de la nuit… quelques semaines seulement après qu’à cette même heure, elle soit venue poser son regard sur cet « instant de vie ».
Evidemment, ils se sont aimés. Par reconnaissance ? Par attirance ? Par pur désir de l’instant sans doute ou tout cela à la fois.
Il avait tant peur de decevoir… que la fête fut pour elle royale et la caresse de lui, pur régal.
Elle partagea son huit clos le temps d’une nuit et d’un jour, la nuit ressemblant au jour, ou était-ce l’inverse ?
Elle s’emplit de son espace, essayant de figer à sa mémoire l’entier de ses sensations comme on tenterait de garder un trésor, une perle de vie, un précieux souffle. Elle le regarda s’adonner à ses rituels quasi religieux, répétant des gestes quotidiens de manière ordonnée et immuable. Elle ne voulait le quitter du regard pour garder en elle sa façon de se mouvoir dans cet espace qu’elle sentait rassurant pour lui quoiqu’il en dise. Cet espace de vie aux allures de geole au moins autant que de havre… Elle guetta la vie dans ses yeux, y lut sa douceur, prit l’entier de ses parfums et ses essences intimes.
Il l’a reçu avec infiniment d’humanité, soucieux d’elle et de son bien-être ! Elle en fut émue et pourtant lui tut son émotion ! Elle pensait que son corps parlait pour elle et ne voulait se poser aucune question. Elle souhaitait simplement se laisser gagner par l’entière pensée de cet autre et le contempler dans ce qui était sa vie. Vivre ainsi l’espace qu’il lui offrait et le fixer à sa mémoire, tous sens en alerte. Il lui donna ce possible sans le savoir et silencieusement, elle l’en remercia. Elle savait qu’à présent, quoiqu’il arrive, cet homme ferait partie de sa vie, de la manière la plus entière et vraie qui soit… et que la mémoire de Lui ne la quitterait que lorsque son propre chemin la conduirait vers la pièce d’à côté.
Puis, sans qu’elle ne comprenne précisémment pourquoi, l’ambiance feutrée de cette pièce vira. L’imperfection de lui, prit le pas sur la douceur du moment. Quand elle reprit le cours de sa pensée, encore embrumée par une nuit d’ivresse commune, le regard de cet homme s’est fermé. Ailleurs il était, inaccessible, et paraissait si lointain. Personne à cette heure n’aurait pu le rejoindre. Cette pensée lui vint comme une évidence !
Son monde subitement par elle envahi, devint pour lui irrespirable… Il la chassa sans violence.
Elle partit le corps et l’esprit pleins de lui, cet « Instant de vie ».
Deux sentiments confusément mêlés l’étreignaient dans cette immédiate réalité. L’un fort et omniprésent, celui d’avoir échoué dans son envie de donner quelque force de vie à cet autre, juste parce qu’ainsi il existait dans sa vie. Le second, moins envahissant mais nettement présent à son esprit quand même, celui de l’aider lui, à en finir avec sa vie qui lui apparut plus que jamais pure souffrance.
Elle quitta cet îlot perdu dans cette ville décidément trop inhumaine à son goût, élargit son horizon, brava le flot de voitures sans fin pour en sortir deux heures plus tard. Enfin ! Elle s’arrêta quand l’air devint respirable. Elle regarda vers l’ouest… son cap… laissant divaguer sa pensée, espérant sans y croire, un signe qui l’aurait fait revenir sur ses pas, ne retenant rien de sa tristesse.
Le ciel annonçait une belle journée à venir… Demain elle serait là-bas face à l’océan pour reprendre le fil de sa vie, suspendue l’espace d’un « instant de vie ».

 

 

edith

 

Zoe-Vie

 

 


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1. OldDream  le 19-01-2011 à 08:39:45

Très souvent sur #Arts-and-Factory se pose l'éternelle question de la subjectivité de l'Art, de l'oeuvre. Peut-on dire aussi rapidement, j'aime ou je n'aime pas? Ne vaut-il mieux pas s'inviter à prendre le temps de comprendre la démarche de l'artiste, de bousculer les frontières étriquées de notre esprit.
Tu nous montre avec brio que chaque tableau écrit une belle histoire.
Léonard aimait-il les sourires en coin, Toulouse-Lautrec les goulues, Schiele les plus jeunes, Courbet les brunes d'origine,Manet les déjeuners sur l'herbe, Botero les règles de lard?
Une liaison avec une artiste vous laisse cette double sensation d'avoir été croqué deux fois, une fois au lit, l'autre sur la toile. La fierté du mâle se mesurant dans le souvenir qu'il pense laisser, imaginez l'orgueil de ceux qui se retrouvent à la postérité , sculptés à poil dans du bronze ou badigeonnés sous leur meilleur profil à l'huile ou à l'acrylique !

2. zoe-vie  le 20-01-2011 à 07:32:21

Après tant d'années de peinture à m'interroger sur cette question sans doute et heureusement incontournable, j'en suis là actuellement (ce qui ne veut pas dire que ma pensée n'évoluera pas, les certitudes solidement ancrées sonnant me semble-t-il la fin des ébats, oups débats...hihi): on ne crée bien qu'avec une réelle intention, pour et par quelqu'un. La jouissance immédiate du travail achevé n'est pas à la mesure des regards qui s'y posent , mais bel et bien dans cette intention. Est-ce réussi? Même cette finalité devient accessoire. Disons que c'est accompli. Et cela permet de passer à la suite. Un peu comme un herbier, où l'on collecterait des images, des sensations, des impressions, des ressentis. Comprendre une intention paraît illusoire. Aussi, est-il nécessaire d'organiser ces grand' messes où l'on déambulle le fameux audiophone collé aux oreilles pour simplement ressentir, percevoir, s'émouvoir...Chaque fois que je me suis rendu dans un musée dans l'intention de découvrir l'oeuvre d'un peintre, je me suis fait scotcher. Ca n'était jamais celui que j'avais imaginé qui me laissait sans voix, interloquée par tant d'évidence. L'intention du peintre devait alors être sacrément puissante et forte en émotion. Où alors y ai-je trouvé quelque chose qui faisait écho...simplement...Sourire

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posté le 14-01-2011 à 21:20:48

Les cafards de Jo Nesbø

Les cafards

Jo Nesbø

 

 

les cafards


 

 

J'ai osé parler de ce livre sur Radio Tranqill

 

 

 

 

Serges

 

 


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1. Francoisee  le 15-01-2011 à 15:02:25

Une voix qui passe super bien, des commentaires qui donnent envie de lire le livre, à renouveler Serge !!!!

2. Klimty-  le 15-01-2011 à 15:03:41

oh! I like !
Encore ! encore !

3. OldDream  le 17-01-2011 à 17:01:52

Quelle bonne idée originale cette chronique et surtout excellente prestation radiophonique de Monsieur Serges.
Tout y est, le voix qui surfe sur les ondes , le ton juste et cet humour anglais.
Indispensable de mettre le lien sur le blog pour ceux qui ne peuvent suivre l'émission en direct.Hey

4. LouiseL  le 23-01-2011 à 23:47:11

Bravo Serge !!!!!Je ne suis pas très polar, mais je dois avouer que tu parles des Cafards avec beaucoup de talent ! Nous ne sommes pas loin de certaines chroniques de France Inter par exemple !
Et puis cette voix ! mon dieu cette voix ! smiley_id147753 Rire
J'attends la prochaine présentation smiley_id117076avec impatience !

5. zoe-vie  le 28-01-2011 à 17:24:06

la voix....chaque commentaire fait référence à la voix....à croire que les mots sans timbre, sans reflet, sans rythme...dites-moi tous, quand vous lisez....un livre, qui porte la voix? C'est une vraie question. Rire!

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posté le 14-01-2011 à 20:49:58

Ed McBain

 Ed McBain

 

ed M

 

 

Le salon #Livres a été longtemps une source d'infos, et en tout cas pour moi, l'occasion de plusieurs découvertes fort agréables.
 
Parmi elles, Ed McBain maitre américain du roman noir.
 
Salvatore Lombino (son vrai nom qu'il changea car il avait pour l'époque une consonnance bcp trop italienne pour l'aider à se faire publier) signa d'abord ses nouvelles sous le nom de Evan Hunter et commence l'écriture par un roman de science fiction en 1952. Mais c'est avec les aventures du 87eme disctrict sous le pseudo d'Ed McBain qu'il obtiendra la consécration.
Pour la première fois, une série policière se fonde non pas sur un seul héros, mais sur tout un commissariat. Chaque flic étant tour à tour le héros de l'histoire qui ne s'arrête pas à la fin du livre mais continue au fur et à mesure que l'auteur développe la série. Ed McBain influencera ainsi nombre de réalisateurs qui utiliseront le procédé au cinéma ou à la télévision.
 
C'est une première ! et c'est passionnant !
Pendant près de 50 ans il nous offrira une foule d'intrigues, utilisant la ville et ses habitants, évoluant au rythme des saisons et des époques. Cette série est un chef-d'oeuvre de  la littérature qu'il faut absomument découvrir si vous aimez le roman noir.
 
Toutes les nouvelles ont été regroupées en 9 volumes dans la collection Omnibus.
infos ici


Et pour ceux que ça interesse, ci-dessous une longue interview donnée peu avant sa mort lors de sa venue à Paris, la qualité est un peu juste mais c'est à écouter.

 

 

 

Mertseger

 

 

 


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1. OldDream  le 17-01-2011 à 17:08:28

Quel plaisir de voir la Déesse sortir de son silence ! Ton article est bien ficelé et le lien audio conclut agréablement.
Bien sûr , je partage ta nostalgie du salon #livres.

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posté le 08-01-2011 à 22:33:47

Another year

Another year
de Mike Leigh

 

 

another

 

 

 

Juste rien ou guère plus comme histoire…
Tom et Gerri, un couple de sexagénaires ou pas loin, ouvert à tous et amical, elle, conseillère médicale, lui, géologue que sa famille oblige à dire qu’il fait des trous pour résumer son travail et gagner du temps.
La famille, proche avec le fils Joe, ou plus éloignée, Ronnie le frère aîné de Tom. Les amis, Mary, collègue de Gerri, cherchant toujours à faire jeune et noyant ses déconvenues dans un fond de verre. Ken, l’ami d’enfance de Tom, toujours célibataire à qui la solitude pèse et qui vide le haut et le fond des verres, le bébé d’une collègue, la mort d’une belle-sœur, la petite copine de Joe et puis… le jardin de Tom et Gerri qui rythme le film : printemps, été, automne, hiver.
C’est tout et c’est beaucoup.
De la vie, de la fraternité, même quand Mary se comporte en boulet crampon et en minaudant comme une ado mal élevée. Les gros plans ne l’aident pas vraiment à masquer ses rides.
Même dans la scène du repas avec Ken, effrayante. Et Ronnie, perdu dans un monde de solitude d’où il ne communique que par monosyllabe : ya, no, beans, bear…
Moi, j’ai bien aimé cette tranche de vie, très bien aimé même !
Le film fait 2 h 09 dit le programme, je ne me suis pas ennuyé une seconde, même s’il n’y a pas de femmes nues qui couchent, de poursuites en bagnoles et de flingues qui se vident toutes les 5 minutes…
C’est lent, au rythme des saisons, mais pas long. J’ai plus qu’aimé, j’ai adoré !

 

 

 
 
Serges
 
 
 

 

 


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1. OldDream  le 09-01-2011 à 10:34:19

Je partage complètement ton commentaire et j'ai adoré également ce film qui traite aussi de l'empathie, un sujet qui m'interroge depuis la sortie du bouquin de Serge Tisseron que je n'ai pas encore lu, d'ailleurs.
Je te trouve des airs de Tom dans ta gestion de ce blog et du forum et n'y vois rien de péjoratif, bien au contraire.
Mais bon, ça fait quand même peur de vieillir seul!

2. serges-  le 09-01-2011 à 14:18:11  (site)

D'abord, j'ai plus de cheveux que Tom ! enfin un peu plus ! je suis plus aussi !
Et ce que j'ose prendre comme un compliment n'est peut-être pas un élément qui peut donner envie aux autres d'aller voir le film ! Faut faire gaffe !
Et puis mon jardin est un foutoir incomparable à celui de Tom, mais bêcher me donne mal au dos, comme lui.
smiley_id119152

3. serges-  le 09-01-2011 à 14:20:18  (site)

je suis plus jeune que Tom... le mot jeune a sauté...
J'ai comme une frayeur. Et si c'était un lapsus révélateur ?
Lunettes1

4. zoe-vie  le 18-01-2011 à 07:48:50

Je suis allée voir le film hier aprèm, un peu comme une urgence....après avoir lu ici les commentaires des uns et des autres! J'avais envie d'y laisser le mien, juste pour partager un petit bout de ce magnifique moment. D'uns simplicité désarmante, d'une vitalité remarquable, ce film est d'une beauté picturale incroyable. Chaque image est un tableau. Est-là le sens de la vie? Merci pour ce moment.

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posté le 01-01-2011 à 12:09:28

Les palétutus…

 Sous les palétuviers…

 

 

 

Au petit-déjeuner du premier janvier 2011, la conversation est venue sur le voyage récent en Afrique d'un des convives. L'oreille attentive, l'oeil encore embrumé et le nez dans nos tasses fumantes, on s'est vite retrouvé dans les palétuviers d'une mangrove de Casamance, et là, la question piège : Est-ce que ça fleurit les palétuviers ? Et de quelle couleur ?

Oui et rose ! a dit la plus réveillée et de se mettre à chanter ! 

Enfin chanter est un grand mot !

Même si je ne sais toujours pas la couleur des fleurs de palétuviers, je vous donne à entendre l'original de la chanson en souhaitant une bonne année 2011 à tous !

Serges

 

 


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1. Mertseger  le 02-01-2011 à 23:22:42

On trouve vraiment tout sur le net ....

Langue

2. OldDream  le 05-01-2011 à 08:51:57

Serges numérise ses 78 tours...de passe passe.
J'attends le "Viens Poupoule"!
Ceci-dit , j'avais jamais vu Pauline aussi sexy.

3. Francoisee  le 24-01-2011 à 21:52:19

Oui, les palétuviers (des espèces des angiospermes) -(pas de commentaires siouplé), fleurissent, mais pas tous. Le palutivier noir et le rouge, par exemple, donnent des fleurs totalement différentes.

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