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Dialogue sur l'art

Klimty : Choisissons un sujet commun  

 

OldDream : Si tu veux

 

Klimty : Et donnons nos points de vue, peut-être différents... Sur quoi ? Un tableau ? une photo ? un texte ? un personnage ?

 

OldDream : J’avais commencé un sujet sur l’art et l’écriture, en réponse à la question posée par l’artiste Zoé : où est la frontière entre peinture et expression ? mots et couleurs ? forme et sens ? ...
(Voir les textes et tableaux de Zoe-Vie là)
Existe-t-il vraiment une différence entre l’écriture picturale et la peinture écrite ? “Bien évidemment !...Peut-être...Je ne vois pas... Que veux-tu dire par là ?... “
Voilà quelques réponses qui me sont apportées lorsque la question est posée. Pour moi, cela ne fait aucun doute, puisque “l’expression” utilisée inconsciemment traduit les “impressions” du moment. Rimes verbales ou de couleurs, déclinaison des phrases ou des formes : tout cela ne recèle-t-il pas la même construction expressive ? Oui, sans aucun doute. Alors, je dirai à tous ceux et celles qui me réclament des textes : “Lisez donc les poèmes dont sont empreints les tableaux...Et laissez-vous porter par votre imagination !”..
Mon idée tu la veux? Mais tu la mets en page?

 

Klimty : D’accord.

 

OldDream : Le requin et la mouette, connais-tu?

 

Klimty : Non
 

 

 

 

OldDream :
Je vois enfin la mer dans sa triple harmonie, la mer qui tranche de son croissant la dynastie des douleurs absurdes, la grande volière sauvage, la mer crédule comme un liseron.
Quand je dis j’ai levé la loi, j’ai franchi la morale, j’ai maillé le cœur, ce n’est pas pour me donner raison dans ce pèse-néant dont la rumeur étend sa palme au-delà de ma persuasion.
Mais rien de ce qui m’a vu vivre et agir jusqu’ici n’est témoin alentour. Mon épaule peut bien sommeiller, ma jeunesse accourir. C’est de cela seul qu’il faut tirer richesse immédiate et opérante.
Ainsi, il y a un jour de pur dans l’année, un jour qui creuse sa galerie merveilleuse dans l’écume de la mer, un jour qui monte aux yeux pour couronner midi.
Hier la noblesse était déserte, le rameau était distant de ses bourgeons
Le requin et la mouette ne communiquaient pas.
Ô Vous, arc-en-ciel de ce rivage polisseur, approchez le navire de son espérance. Faites que toute fin supposée soit une neuve innocence, un fiévreux en-avant pour ceux qui trébuchent dans la matinale lourdeur.

En 1946, sans s’être concertés, René Char et Henri Matisse, s’inspirèrent, chacun de son côté, du thème du requin et de la mouette, le second dans un dessin.

Klimty : oh,le mot et le trait

 

S’en suivit entre les deux, une longue correspondance doublée d’une grande amitié. Itinéraires et inspirations croisés, méticuleuse recherche de l’esthétisme, identique sur le fond mais originale quant à la forme. Ces grands mots que sont Art et Culture peuvent-ils se compartimenter en rubriques définies ? Rien ne semble figé, tout se poursuit à l’infini.

OldDream : Vvoilà un début d’idée. Nombreuses sont les rencontres entre peintres et poètes, davantage pour parler de leurs inspirations que de leurs techniques.

 

Klimty : J’aime bien ce sens.

OldDream : Voilà un début d’idée.

 

Klimty : Oui

OldDream : Apollinaire et Picasso échangèrent aussi, le premier remit le calligramme au goût du jour.

 

OldDream : Cocteau s’essaya à tout, écriture, dessin, peinture , sculpture

 

OldDream :
Momina, que des plus de deux fois vingt ans auront peut être croisée sur le chat, nous invite à ses Rêveries d’Art, site très pédagogique, belle promenade en petits clics : http://mapage.noos.fr/momina/
L’œil ouvert d’Ossiane propose ses voyages imaginaires à travers ses photos habillées de calligrammes dans la courte et profonde respiration du haiku : http://ossiane.blog.lemonde.fr/

 

Klimty : Pourquoi rendre facile la lecture de toutes choses ?

OldDream : tu as raison, faut s’élever pour comprendre l’autre

 

Klimty : Et Certaines provocations font avancer, portent à la réflexions.

OldDream : sur la rencontre en fait..

 

Klimty : Ce sujet éternel entre le fond et la forme.

OldDream : oui

 

Klimty : La rencontre ou l’instant ? L’instant est important, c’est l’étincelle qui va faire que...

OldDream : l’instant est une rencontre.
oui, là tu rejoins la photo...le déclic

 

Klimty : Rencontre de personnes, de matières, de formes, de sens, de traits, de mots... couleurs, son...

OldDream : donc cqfd... tout est bien lié

 

Klimty : Tout peut se lier, dans toutes expressions
Lorsque je faisais du théâtre
J’avais un long monologue à faire.
Une heure...
Toute seule.
Et... j’étais complètement inquiète et déboussolée par le metteur en scène
Qui ne me faisait travailler que mon entrée sur scène, mes premiers mots, mon attitude
Je lui disais, “mais le reste on le travaille quand ? ça fait des mois que tu me fais travailler que l’entrée !”
Elle me disait, “tout est là !”

OldDream : le thé‚tre justement réunit bien toutes les expressions

 

Klimty : Elle m’a fait travailler le reste vite fait à quelques jours de la première.
Je ne supportais plus de retravailler sans cesse cette entrée
Plus je la refaisais, plus je me sentais nulle.
J’arrivais, disais quelques mots, Elle me criait, NON ! refais !

OldDream : Elle était ton diapason

 

Klimty : “Tu n’es pas dedans” tu n’as aucune énergie, rien ! il sort rien !
Oui, c’est comme le LA. Et J’ai vu qu’en toutes sortes d’expression, même écrite... cet instant d’entrée “en matière”, devait avoir un sens pour déterminer tout le reste. Alors je vis l’instant

OldDream : Je sublime l’instant , suis adepte du “personne ne me volera ce que j’ai dansé.”
Titre d’un bouquin de recettes de cuisine et d’amour d’Hélène Darroze : résumé du livre : http://www.evene.fr/livres/livre/helene-darroze-personne-ne-me-volera-ce-que-j-ai-danse-17803.php

 

Klimty : Cet instant est parfois, souvent... dans une continuité, pas dans la forme, mais dans le fond, il n’est pas figé, il évolue... D’ailleurs des expressions d’époques différentes peuvent se rencontrer un jour pour n’en faire qu’une. Par exemple je pense à Utilisation du langage des signes, des gestes qui s’harmonisent aux paroles, à la musique.
Le petit bal perdu de Bourvil (le titre original était “c’était bien”) en image par Philippe Découflé, chorégraphe contemporain.

 OldDream : L’an passé j’ai vu une superbe pièce “Marie-louise”, des tableaux de maître dansés !
Encore une belle association

OldDream : A notre débat de l’autre fois sur l’art , tu peux rajouter l’Art Brut..

 

Klimty : Tiens justement ! Où j’habitais en province. Dans un village un homme atteint d’une infirmité congénitale, au visage disgracié et partiellement sourd-muet. Ne savait pas lire ni écrire
Les moqueries pesantes ont fait qu’il ne sorte plus de chez lui. Il avait donc récupéré tout un tas d’objets des habitants ou de la décharges. Il en a fait des sculptures. Aujourd’hui c’est devenu un musée d’art brut qui s’appelle la Fabuloserie : Http://www.fabuloserie.com/

OldDream : Un peu comme dans le film “Pieds nus sur les limaces”...  Lily pleure  sur le coup de l’AVC qui terrasse une femme,mais cette disparition, pour elle, n’est pas un drame. Elle se goinfre, le jour de l’enterrement, et va finir son festin de meringues sur la tombe qu’elle fleurira plus tard à sa manière : dans l’excès, la fantaisie, la dévotion gamine. Elle a sa façon d’honorer les défunts, de remplacer les chrysanthèmes par un bric-à-brac d’objets profanes, son musée. (bande annonce) :

source : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/11/30/pieds-nus-sur-les-limaces-rangee-ou-derangee-deux-soeurs-confrontent-leur-trajectoire_1446903_3476.html

Klimty : C’est magique !  Il y a des sculptures et des mécanismes ingénieux dans le jardin. Ou des personnages de différentes matières. Il y avait une intelligence :)

OldDream : Comme souvent dans cet art.

 

Klimty : Il a fait un manège gigantesque complètement magique. Avec des poulies, des roues, de l’eau qui sort de divers objects récupérés,des personnages animés.


Klimty : “l’homme a besoin de rêver, l’homme a besoin de faire”
Petit Pierre on l’appelait, il n’est pas resté triste de ses manques, il a dépassé ses limites
Je cite : “ils n’ont pas fait d’études artistiques, ils créent dans l’urgence, la spontanéité, pour eux mêmes. Ils racontent la vie, l’amour, la mort, leurs bonheurs ou leurs angoisses.
“Ils créent le fantastique avec le banal”
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/11/30/pieds-nus-sur-les-limaces-rangee-ou-derangee-deux-soeurs-confrontent-leur-trajectoire_1446903_3476.html
http://www.mairie-fayauxloges.fr/vie%20village/petitpierre.htm


Dans le cinéma, à l’instar de la peinture, de la sculpture et de la photographie, on s’est amusé à représenter les brunes et les blondes dans des scénarios où se mêlent le désir, le fétichisme et la rivalité mimétique. L’idée  d’Alain Bergala, commissaire d’une exposition à la fois savante et ludique sur l’histoire de la chevelure au cinéma. L’exposition s’accompagne d’un catalogue (très illustré et avec de nombreux textes et entretiens passionnants), d’une programmation de films, de conférences, d’un documentaire (produit par Zadig Productions et diffusé sur Arte).

http://www.cinematheque.fr/fr/expositions-cinema/brune-blonde/

Totalement inscrit dans son époque, Alfredo Lopez a mené une vie professionnelle intense dans le multimédia tout en développant une démarche artistique personnelle. Fondateur d’une agence web, il choisi en 2000, à 36 ans, de se consacrer tout entier à la peinture.
source : http://www.viadeo.com/fr/profile/alfredo.lopez
Il cite “Mon inspiration puise ses racines dans notre réalité quotidienne, cueille les petits fruits, prends le jus, laisse fermenter, bonifier, pour tacher d’obtenir un mélange de parfums sucrés avec une petite pointe de goût.”
Son site : http://artlibre.free.fr

Avec la danse, Pina Baush la voit avant tout comme une forme, les mouvements sont cherchés sans musique d’après des mots, un sens...
Elle demande “une chose avec votre souffle”. Tandis que les danseurs s’efforcent de rendre leur souffle visible, elle dit en souriant : “C’est beau quand on voit vivre quelqu’un”

La créativité qui tient à cette vitalité-là : la capacité à s’attaquer à l’inexistant et lui donner forme. Il en est de même dans l’écriture même si le travail solitaire donne l’impression de solliciter surtout des fantômes. Oui des fantômes et certainement pas des Dieux.

source : http://www.latracebleue.net/index.php?action=motscles&quoi=Bausch



Klimty : Je n’ai toujours pas de réponses à la question posée quant à savoir où est la frontière entre peinture et expression ? mots et couleurs ? forme et sens ?  et j’espère ne jamais en avoir de définitives. Le sujet reste donc ouvert et j’invite à qui veut bien donner d’autres réponses et exemples supplémentaires à poursuivre le sujet ici et sur le forum : “Folies textuelles” : http://folies-textuelles.xooit.fr/index.php

Le monde des expressions est vaste, elles peuvent se relier, s’épouser, se compléter, se provoquer, etc... A me demander dans quelle rubrique du blog Serges va poster ce sujet... (sourire cynique).

à suivre...