Lettre à BEIGBEDER :
Au secours, pardon, un titre qui résume à lui tout seul ta perdition, beigbeder, qui à décidé que tu étais un littéraire, voila la grande question.
toujours caustique et insolent, te voila qui te présente comme membre de l'académie des Lettres Pyrénéennes…
Savoir ce qui ferait bander les mecs était mon job.
Un peu léger, le pitch de cette nouvelle aventure du publicitaire de 99 francs devenu “talent scoot” en Russie payé à trouver les plus jolies filles du monde. Si tu es du genre à lâcher dans la conversation tout ce qui te passe par la tête, par écrit c’est encore pire. ton style est suffocant :
une Russie caricaturale pleine de putes, de sperme, de violence, entremêle raccourcis historiques du nazisme et références littéraires insipides, harangue les foules par des rapprochements douteux entre les recettes de recrutement des jeunes mannequins et le fascisme.
beigbeder, tu sombres dans un excès que tu voudrais choquant, il n'en ressort que de la lourdeur, je cite :
les fondamentalistes sont surement de gros machos qui interdisent aux femmes de conduire, de travailler, ou de tromper leur mari sans se faire lapider ou vitrioler, mais reconnaissons leur cela : le port de la burka milite contre la séduction au faciès et le totalitarisme du joli minois, avec la burka, chaque femme a une chance de plaire autrement qu'en exhibant des canons de beauté.
Se glisser dans la peau d’un salaud n’est pas à la portée de tous et l’écrivain mondain que tu es n’est malheureusement pas à la hauteur.
Encore faudrait-il avoir la plume acerbe et le verbe éclatant. Or, Beigbeder, tu empiles les maladresses formelles :
Je détruisais ces mijaurées parce que j'allais mal et j'allais mal parce que j'étais mâle.
Épuisant…
Tu peines à heurter les sensibilités. Contaminé par la méchanceté ambiante, plus que la vodka et l’accumulation graveleuse de chairs enfantines, c’est ton style qui saoule et tourne la tête jusqu’à l’écoeurement.
On se dit qu’à 40 ans, il est temps que tu passes la main.
Tu essaies à l’évidence de nous écrire du easton ellis, pas de chance… tu n'as ni sa vision, ni la verve satirique.
J'ai presque envie de te conseiller la prochaine fois de faire du beigbeder, seulement voila : sept romans, j'ai pas la moindre idée de qui c'est, ce beigbeder…
Ce qui est certain c'est qu'a force de se foutre de la gueule du monde, tes lecteurs même les plus fanatiques finiront pas ne plus te pardonner.
Et qu'avec ce roman si profondément nul, tu as largement dépassé le stade ou on pouvait te critiquer gentiment et mettre au coin pour te forcer à bosser !
Je finirais par cette petite phrase, que je recopie non sans honte, pour étaler l'ampleur de ta connerie :
Je me dis fréquemment que, si le viol était légal, la vie des hommes modernes serait simplifiée.