Lève-toi
Il est temps, lève-toi du cercueil de tissu
Où quelques barbares, pour mieux te dominer,
Ont fait disparaître tes yeux de jais, ton nez,
Tes lèvres, tes mots. Toi, ma sœur, où es-tu ?
As-tu donné ton âme, aimes-tu ton geôlier ?
Non, ce n'est pas un dieu qui veut faire de toi
Un objet invisible, non ce n'est pas un dieu
Qui veut te bâillonner, c'est un mensonge affreux,
Une bestialité édictée comme loi.
Viens, ma sœur, montre au ciel l'éclat de tes cheveux.
Dans mon pays, longtemps, les femmes ont été
Rabaissées. Il fallut des années de combat,
Pour qu'on leur reconnût enfin les mêmes droits
Et le même respect, pour qu'avec équité
Ils nous soient partagés, avec ou sans la foi.
Nulle part n'est écrit que tu es un objet,
Une esclave dédiée à la reproduction,
Invisible et surtout entravée de chiffons
Asservie par naissance, et plus rien désormais
N'est digne de l'humain si, par lapidation,
On peut t'assassiner sans parler de méfait.
Tu es née pour aimer, libre, pour avancer :
Ton corps et ton esprit à toi seule appartiennent.
Il s'agit de ta vie, montre leur qu'elle est tienne.
Il n'est aucun bâillon qui tue la Vérité.
Lève-toi du linceul jusqu'à ce que nous vienne
Comme la lumière, le don de ta beauté.
Par toi, cet homme n'a aucune humanité,
Qui fait de toi l'esclave et l'ombre de sa haine,
Quand l'ignorance règne au monde et se déchaîne,
Il est temps, tu le sais, d'enfin te libérer
Du voile de la honte, et de vivre, sereine,
Chaque jour un peu plus près de la Liberté.
M. Kissine
Commentaires
Isabelle Alonso sortez du corps de Kissine !
J'ai bien aimé te lire. Merci pour elles.
Françoise
moi aussi contente de te retrouver... j'adore le lion!